DIR Centre Ouest : Ils avaient prévenu, ils sont passés à l’action.

publié le 1er avril 2022

Ils avaient prévenu, ils sont passés à l’action. Les agents de la Dirco, qui réclament un meilleur statut et la fin des suppressions de postes, bloquent l’entrée sur l’autoroute A 20 à hauteur de l’échange 5 de Vierzon, depuis le début de matinée, jeudi 31 mars 2022.

DIR CO dans action
DIR CO dans action
Les automobilistes sortant du péage n’avaient d’autre choix que d’emprunter la bretelle de sortie vers Vierzon-Centre.

Une menace qu’ils avaient fait planer dès le 15 mars, alors que le directeur de la Dirco était venu leur présenter les cinq suppressions de postes annoncées sur le district Nord qui compte les centres de Châteauroux, Vatan, Argenton-sur-Creuse et Bourges. Après avoir organisé deux opérations escargot sur l’A20, le 16 mars et le 23 mars, les agents ont décidé de mettre leur menace de blocage à exécution.


Le péage de Vierzon, point stratégique


À partir de 9 h, une trentaine d’agents, avec une dizaine de véhicules, se sont postés à la sortie du péage de l’A 71 de Vierzon, dans le sens Paris-province, juste après la bretelle en direction de Vierzon centre. Un endroit stratégique, traversé en moyenne par près de 20.000 véhicules par jours. Très vite, l’action a généré d’importants bouchons dans Vierzon et en amont du barrage.

Les grévistes ont prévu de rester toute la matinée en place. Ils souhaitent notamment s’entretenir avec les deux présidents des conseils départementaux du Cher et de l’Indre ainsi qu’avec les préfets des deux départements au sujet de la loi 3D. Cette loi adoptée en février 2022 ouvre la voie d’un transfert de routes nationales aux Départements, aux métropoles et aux Régions volontaires.

DIR CO dans action
DIR CO dans action
Les agents de la direction interdépartementale des routes Centre-Ouest font un blocage au niveau du péage de Vierzon

"Sur les 1.113,40 km gérés par la Dir Centre-Ouest, 830,70 km seraient transférables. Il ne nous resterait plus que l’A 20, soit 282,70 km. On entend dire que ce transfert serait déjà à moitié acté. On aimerait savoir ce qu’il en est exactement en discutant en direct, en même temps, avec tous les interlocuteurs concernés".


"Le salaire de la peur"


Les autres revendications sont liées aux conditions de travail, à la rémunération et à la baisse des effectifs. "Il est temps de reconnaître que nous pratiquons un métier à risque", estiment les agents qui demandent une "revalorisation des carrières et des salaires ainsi qu’une bonification du service actif permettant un départ anticipé à la retraite. Actuellement, un agent après 20 ans de service touche 1.500 €, c’est l’équivalent de 50 € par jour. À ce prix-là, c’est le salaire de la peur."

En matière d’effectif, " notre mouvement a déjà permis d’obtenir le gel des plans de suppressions de postes jusqu’à 2023. Mais c’est largement insuffisant. La perte de personnel nuit à nos conditions de travail et à la qualité du service. À terme, c’est la sécurité de l’usager qui est menacée, d’autant que la tendance est d’externaliser de plus en plus certaines de nos missions comme la réparation des glissières de sécurité ou le traçage de la signalisation horizontale", clame Romain, agent depuis dix ans. "Ce métier, je l’aime, je l’ai choisi. Arrêtons la casse du service public. Personne n’y gagne, ni nous, ni les usagers."

Le barrage a été levé vers 13 h 30.